" L’enseignement en chantier "

Fabian Lecomte, professeur de géographie à l’Institut Notre-Dame de Bertrix

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L’un des gros chantiers du Plan de Relance en Région Wallonne, c’est celui de l’enseignement. Des études ont montré que l'abandon scolaire, les difficultés d'apprentissage et la santé mentale des élèves sont des points sensibles de l'éducation. Tandis que le parc immobilier scolaire, lui, fait face au défi d’améliorer son efficacité énergétique, sa transition écologique et son accessibilité à tous. Bref, dans le fond comme dans la forme, l’enseignement en Wallonie a besoin de plus de moyens pour permettre aux prochaines générations de relever les défis de demain.

«On ne peut pas donner envie d’apprendre sans aimer apprendre soi-même»

Au départ, l’enseignement, n’est pas une vocation pour Fabian. Après un master en géographie, il se lance dans des études de journalisme avec l’idée de pouvoir exprimer sa créativité dans le journalisme scientifique. Le hasard l’invite alors à effectuer un remplacement dans une école. Et c’est une révélation : il découvre un métier gratifiant qui a du sens et depuis 2015, il s’y adonne à fond. Et comme on ne peut pas donner envie d’apprendre sans aimer apprendre soi-même, Fabian continue de nourrir sa propre curiosité en suivant des formations de guide nature et d’œnologie.

Qui est Fabian ?

  • Année de naissance : 1989
  • Vit à : Les Hayons, un petit village près de Bouillon
  • Profession : Prof de géographie à l’Institut Notre-Dame de Bertrix
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Des bâtiments exemplaires où on éduque à la durabilité

« Les anciens bâtiments de notre école sont en pierre de schiste. C’est beau, mais un peu austère et en hiver, malgré le chauffage, il n’y fait jamais bien chaud. Il y a quelques années, on a construit un nouveau bâtiment pour les rhétos et on sent clairement la différence : plus de lumière, plus de chaleur, des espaces modulables adaptés à la nouvelle pédagogie, des sanitaires accessibles aux personnes à mobilité réduite… tout ça pour un coût énergétique moindre.

« Un investissement tout bénéfice pour la nature, pour les élèves… et pour les profs ! »

Je profite de mon cours de géographie pour essayer de conscientiser les élèves aux problématiques énergétiques et écologiques, mais, globalement, ils ne se sentent pas très concernés. A cet âge-là (15-18 ans), l’intérêt personnel passe souvent avant le collectif. Probablement aussi parce qu’ici, ils peuvent facilement jouir d’une nature encore intacte ! Notre action tri des déchets, une première étape pour sauver la planète, est importante pour nos élèves mais elle s’inscrit d’un processus circulaire plus grand car le seul bon déchet, c’est celui qui n’existe pas. »

Lutter contre le décrochage scolaire

« A Bertrix, on a la chance d’être dans une région où tout le monde se connaît et s’entraide, c’est plus familial. Cela dit, cette année, tous les professeurs remarquent que les élèves de 4ème année ont un gros problème de motivation et de concentration. Ils ont 15 ans et après 2 ans d’autonomie, pas toujours bien gérée, ils ont perdu leurs repères. Ils ne savent plus prendre de notes, se déconcentrent après 5 minutes. C’est sûr la covid est en partie responsable tout comme la place que peut parfois prendre le numérique et les nouvelles technologies dans leur quotidien.

« Les enseignants portent beaucoup (trop) de casquettes : psychologue, logopède, éducateur et secrétaire »

Alors, faut-il plus d’enseignants, d’éducateurs et d’encadrement dans les écoles ? Oui, oui et oui. De nombreux élèves ont de réelles difficultés d’apprentissage et doivent pouvoir profiter de remédiation et de soutien personnalisé. Et ce dont les enseignants ont besoin, ce sont clairement de moyens et aussi de challenger leur fonction en tant que telle pour continuer à la rendre attractive. Je suis donc heureux d’apprendre que l’État a prévu de dégager de quoi nous soutenir et je suis impatient de savoir que mes élèves pourront en profiter. »