« Les anciens bâtiments de notre école sont en pierre de schiste. C’est beau, mais un peu austère et en hiver, malgré le chauffage, il n’y fait jamais bien chaud. Il y a quelques années, on a construit un nouveau bâtiment pour les rhétos et on sent clairement la différence : plus de lumière, plus de chaleur, des espaces modulables adaptés à la nouvelle pédagogie, des sanitaires accessibles aux personnes à mobilité réduite… tout ça pour un coût énergétique moindre.
« Un investissement tout bénéfice pour la nature, pour les élèves… et pour les profs ! »
Je profite de mon cours de géographie pour essayer de conscientiser les élèves aux problématiques énergétiques et écologiques, mais, globalement, ils ne se sentent pas très concernés. A cet âge-là (15-18 ans), l’intérêt personnel passe souvent avant le collectif. Probablement aussi parce qu’ici, ils peuvent facilement jouir d’une nature encore intacte ! Notre action tri des déchets, une première étape pour sauver la planète, est importante pour nos élèves mais elle s’inscrit d’un processus circulaire plus grand car le seul bon déchet, c’est celui qui n’existe pas. »
Lutter contre le décrochage scolaire
« A Bertrix, on a la chance d’être dans une région où tout le monde se connaît et s’entraide, c’est plus familial. Cela dit, cette année, tous les professeurs remarquent que les élèves de 4ème année ont un gros problème de motivation et de concentration. Ils ont 15 ans et après 2 ans d’autonomie, pas toujours bien gérée, ils ont perdu leurs repères. Ils ne savent plus prendre de notes, se déconcentrent après 5 minutes. C’est sûr la covid est en partie responsable tout comme la place que peut parfois prendre le numérique et les nouvelles technologies dans leur quotidien.
« Les enseignants portent beaucoup (trop) de casquettes : psychologue, logopède, éducateur et secrétaire »
Alors, faut-il plus d’enseignants, d’éducateurs et d’encadrement dans les écoles ? Oui, oui et oui. De nombreux élèves ont de réelles difficultés d’apprentissage et doivent pouvoir profiter de remédiation et de soutien personnalisé. Et ce dont les enseignants ont besoin, ce sont clairement de moyens et aussi de challenger leur fonction en tant que telle pour continuer à la rendre attractive. Je suis donc heureux d’apprendre que l’État a prévu de dégager de quoi nous soutenir et je suis impatient de savoir que mes élèves pourront en profiter. »