Lisa Houben-Adams, accueillante d’enfants dans sa crèche privée
Le plan de relance, ce sont plus de 85 projets destinés à redonner un nouvel élan au pays après la crise sanitaire. A tout le pays. Aussi en Communauté germanophone. Avec des projets qui prennent en compte les besoins réels des locaux. Ici, on attend beaucoup de l’aide à la transition énergétique des maisons et des structures d’accueil de la petite enfance et à l‘installation d’un réseau internet digne de ce nom.
A 24 ans seulement, Lisa a déjà créé sa petite entreprise. Après des études d’éducatrice, elle rachète le vieux moulin de son village et y aménage une crèche privée qu’elle anime avec deux autres jeunes femmes. Chaque jour, on y cuisine des repas frais préparés avec des fruits et légumes du potager et de bons produits locaux.
« Quand on sait que 23% de l’énergie est utilisée pour le chauffage des logements, on comprend qu’améliorer leur efficacité énergétique représente un énorme potentiel d’économies d’énergie… et d’économies tout court pour les gens.
« 33% des logements en Communauté Germanophone ont une efficacité énergétique faible à très faible »
Mais rénover et isoler, cela a un coût. Il existe bien des primes, mais il y a deux ans, quand j’ai rénové ma maison, la démarche était tellement opaque et compliquée que j’ai renoncé. Je me suis lancée dans les travaux sans aucune aide ni prime. Alors oui, même si c’est trop tard pour moi, j’applaudis des deux mains une simplification du système. Cela devrait permettre d’accélérer la transition énergétique de toute la région. Au final, ça profite à tout le monde.»
« Moi, je viens personnellement de rénover complètement le bâtiment qui abrite ma crèche, mais j’ai appris que 80% des structures d’accueil en Wallonie nécessitent une rénovation énergétique. C’est énorme. Donc c’est une bonne chose de se donner les moyens d’y remédier.
« Il faut mieux s’occuper des gens qui s’occupent d’autres gens »
Plus généralement, j’apprécie que le Plan de Relance consacre des projets aux gens qui s’occupent d’autres gens. Que ce soit dans les hôpitaux, les maisons de repos ou les crèches, les gens ont continué à travailler pendant toute la crise. Souvent dans des conditions difficiles. Ces secteurs méritent d’être mieux soutenus. Et particulièrement les petits indépendants.
« Là, on s’attaque enfin à un gros problème dans la région. On est hyper mal lotis en matière de connexion internet. La preuve avec cette interview par visioconférence qui s’est passée de manière un peu chaotique (rit) ! Par contre, on a un bon réseau ‘physique’ ici. Tout le monde se connaît à 10 kilomètres à la ronde.
« Ici, tout le monde connaît tout le monde. Au moins, ce réseau-là fonctionne.»
Plus sérieusement, la faiblesse de notre structure digitale freine l’économie. Elle n’incite pas les entreprises à s’implanter ici. En face de chez moi, il y a de jolis chalets de vacances. Des gens de la ville auraient bien aimé s’y installer pour télétravailler pendant le corona. Mais sans internet, ce n’était pas possible ! »
