Julie Dechamps, directrice du centre culturel de Peruwelz
La chaîne alimentaire devient plus locale, durable et biodiversifiée
La chaîne alimentaire devient plus locale, durable et biodiversifiée
- Climat 40%
- Digitalisation 0%
Julie Dechamps, directrice du centre culturel de Peruwelz
Si la crise sanitaire que nous venons de traverser nous a appris une chose, c’est que la mondialisation et la croissance à tout va montrent leurs limites. Il est primordial de remettre l’humain au centre de nos projets et de retrouver une dynamique raisonnable et raisonnée à l’échelle locale. Avec le Plan Boost pour le rail et le projet de relocalisation de l’alimentation, le Plan de Relance va s’atteler à des enjeux actuels et urgents.
« Et si on remettait l’humain au cœur de débat ? »
Julie se sent très concernée par les enjeux climatiques et sociétaux. A son niveau, elle essaie d’y répondre en achetant local, en privilégiant le train et le vélo ou encore en fabriquant ses propres produits d’hygiène. Sans rejeter les aspects positifs de la connexion mondiale et de la mondialisation, elle aime redonner du (bon) sens à ce que l’on prend trop souvent pour acquis.
Elle rêve que cette démarche personnelle soit partagée par tout le pays.
« Ce projet-là m’a bien parlé parce qu’il peut nous reconnecter à la terre et au bon sens. Et nous rééduquer à la consommation aussi. Revenir au local, ça me semble logique. Pour le moment, ça fonctionne assez bien à toute petite échelle. Mais ce sera intéressant de développer au niveau régional un système agro-alimentaire qui repose sur le circuit court et la relocalisation alimentaire. Je vais suivre cela de très près !
« Il est temps de devenir des consommacteurs »
Pour ma grand-mère qui a connu l’après-guerre, on revient en arrière. Le vrac, la consommation locale, les contenants. Pourquoi se compliquer la vie alors qu’on a de tout au supermarché ? Le principe du supermarché, du tout sous le même toit, reste génial : on gagne du temps et cela crée beaucoup d’emplois, mais il faut repenser cela avec des produits locaux qui ont une empreinte écologique faible et revalorisent le savoir-faire et l’économie locale. Ce n’est pas un retour en arrière, c’est une nouvelle façon de consommer. »
« J’ai la chance de travailler juste en face de la gare de Peruwelz, je pourrais donc à priori aller travailler en train. En revanche, pour aller de chez moi à la gare de Tournai, c’est un peu plus compliqué. Je pourrais y aller en vélo, mais il n’y a pas assez de parking sécurisé à la gare ! J’applaudis donc l’élargissement prévu dans le Plan de Relance de la capacité d’abris pour vélos dans les gares de Belgique.
« Comme disait Churchill : never waste a good crisis »
La crise actuelle avec l’augmentation du prix de l’énergie et des carburants aura peut-être au moins un effet positif dans ce sens qu’elle va stimuler un shift modal vers une mobilité partagée ou douce. Pour cela il faut aussi que les gares soient accessibles à tous. Le projet part du constat que seulement 14% des gares du réseau sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, c’est fou ! Aussi, de nombreuses gares n'ont plus de guichets. Or, tout le monde ne peut pas se débrouiller avec des bornes ou une application dans son smartphone. Il faut aussi ‘réhumaniser’ les gares. Comme je le disais plus haut : remettons l’humain au cœur de nos projets d’avenir. »