La crise du coronavirus a eu un impact majeur sur notre marché du travail. En Flandre, plus d'un demi-million de travailleurs se sont retrouvés temporairement au chômage pendant le premier lockdown (mars, avril et mai 2020). Cela représente un tiers de l'emploi privé. En quelques semaines, le chômage flamand a retrouvé son niveau d'il y a trois ans. Jamais auparavant le chômage n'avait augmenté aussi rapidement. Le gouvernement et les partenaires sociaux flamands sont déterminés à s'attaquer aux conséquences de la crise du coronavirus sur le marché du travail à travers la promotion d'un marché du travail résilient et inclusif.
Par le biais de l'accord VESOC (Comité flamand de concertation économique et sociale) entre les partenaires sociaux et le gouvernement flamand, trois piliers et vingt points d'appui ont été choisis, sur la base de l'avis d'un comité d'experts du marché du travail. Les piliers constituent une offensive en matière de formation et de carrière : ils doivent soutenir la digitalisation de la Flandre et la remise au travail (durable) de tout le monde. La crise actuelle est une opportunité d'accélérer et de renforcer les carrières des personnes, à travers la formation, le recyclage et la (ré)orientation. Les mesures prévues doivent contribuer à l'ambition d'atteindre un taux d'emploi de 80%.
Le projet met en œuvre l'accord conclu entre le gouvernement flamand et les partenaires sociaux, dont l'objectif est de stimuler la formation et l'apprentissage tout au long de la vie et comprend 5 initiatives différentes :
1. Contrôle de compétences et points de transition
Les contrôles de compétences renforcent la résilience des employés et des entreprises. On leur apprend à faire face au changement et on les rend plus résistants aux chocs économiques. Les entreprises durement touchées sont soutenues afin que les employés puissent travailler temporairement dans d'autres entreprises en situation de pénurie.
2. Développer les offres de formation en ligne
Cette initiative permettra de mieux faire connaître l'offre de formation et de la rendre plus efficace, tant en ligne qu'en présentiel. Il s'agit aussi bien de formations internes que de formations dispensées en coopération avec des partenaires. Une meilleure offre de formation (en ligne) rend les employés (vulnérables), les demandeurs d'emploi, les personnes temporairement sans emploi, les entreprises et les indépendants plus flexibles et plus employables. En plus, les professions en difficulté de recrutement sont également abordées de cette manière. Le projet veut toucher le plus grand nombre possible de citoyens avec des carrières précaires (tels que les jeunes travailleurs temporaires, les faillis, les freelances, les chômeurs temporaires, etc.)
3. Formation pour les chômeurs temporaires
L'objectif est d'inciter les personnes qui sont temporairement sans emploi à renforcer leurs compétences par le biais d'une formation ou d'une autre action de renforcement des compétences. L'accent est mis sur le groupe des chômeurs temporaires intensifs. L'ambition est que la moitié d'entre eux suivent une formation, un stage ou un travail bénévole, ou intègrent un emploi temporaire. L'accent est mis sur les cours de formation gratuits (en ligne), les ateliers et les webinaires. Les chômeurs temporaires peuvent suivre toutes les formations reconnues par le VDAB et ses partenaires et peuvent bénéficier d'incitations à la formation pour les salariés.
Dans les secteurs les plus touchés par la crise économique et dans les secteurs en déclin, la priorité est donnée à la communication de l'offre de formation. En 2021, chaque chômeur temporaire intensif a reçu une offre de formation sur mesure. Les employeurs concernés sont également informés de l'offre de formation spécifique au secteur et invités à la soutenir auprès de leurs employés. Les entrepreneurs vulnérables (qui ont actuellement recours au droit de passerelle, par exemple) ont également accès gratuitement aux cours de formation du VDAB.
4. Un entrepreneuriat social fort
Cette initiative stimule l'esprit d'entreprise en soutenant les entreprises reconnues de l'économie sociale dans leur transformation stratégique. Les personnes qui sont très éloignées du marché du travail et qui ont besoin d'un soutien peuvent être intégrées dans la société grâce à un travail à part entière et durable et ainsi parvenir progressivement à un marché du travail plus inclusif. Grâce à un appel ouvert à l'innovation, ces entreprises reçoivent un soutien à l'investissement stratégique, par exemple pour la transition vers de nouveaux modèles d'entreprise ou la mise en œuvre de processus de production repensés. L'objectif est d'améliorer l'agilité, la résilience, la productivité, la culture entrepreneuriale et l'orientation future des entreprises sociales. Le gouvernement encourage activement l'évolution vers des transitions durables, vertes et circulaires.
5. Le droit de congé de formation flamand (VOV)
Les compétences sont la matière première de l'économie. C'est pourquoi la Flandre veut stimuler le désir d'apprendre des employés. Les employés suivent encore trop peu de formations, certainement par rapport aux autres pays européens. Il est grand temps d'inciter davantage de salariés à participer à la formation au marché du travail. Les employeurs ont ainsi le rôle explicite de proposer des cours de formation à leurs employés afin d'améliorer leurs perspectives dans le secteur ou sur le marché du travail flamand. Toutefois, l'employé conserve la décision finale de participer. Il ne peut être question d'une obligation de la part de l'employeur, d'où le terme de droit d'initiative commun. Le congé de formation flamand reste le droit individuel du salarié de suivre une formation et de s'absenter du travail à cette fin.
Les différentes initiatives ont débuté en 2021 et se poursuivront en 2022 et 2023.